27 juillet 2022

arles 2022

1 | Église Sainte-Anne
Rétrospective de Babette Mangolte, cinéaste et photographe expérimentale française. Je ne connaissais pas, je découvre, j'apprécie quelques images.

2 | Palais de l'Archevêché
"Un monde à guérir" – 160 ans de photographie à travers les archives de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. COUP DE POING. Des images sublimes qui pourtant témoignent de l'horreur & de l'enfer. Un coup de coeur en particulier pour le travail d'Alexis Cordesse qui a réuni les photographies personnelles "de la vie d'avant" de plusieurs Syrien·ne·s ayant fui leur pays. Très très touchée.

3 | Cloître Saint-Trophime
À l'étage, Un garçon du village, intéressant. L'expo du bas est incompréhensible (pour moi). 

4 | Espace Van Gogh
Un espace, deux coups de coeur. SUBJUGUÉE par le travail et la vie (et les vies) de Lee Miller. Elle a été l'assistante de Man Ray, a collaboré avec les surréalistes. De 1932 à 1942, elle a été à la fois mannequin, portraitiste (à la tête de son propre studio), photographe de mode et de publicité. TOUT ÇA et je n'avais jamais entendu parler d'elle. Mais surtout, de 1942 à 1945, elle est reporter de guerre. C'est DINGUE.
Malgré mon enthousiasme pour Lee Miller, je parviens à apprécier le second photographe exposé à l'espace Van Gogh, à l'étage : Romain Urhausen, un Luxembourgeois (que je découvre également). Comme souvent, ce sont ses photographies humanistes que j'apprécie le plus, présentées parallèlement à des oeuvres d'autres photographes humanistes (Doisneau, Cartier-Bresson, ...).

5 | Église des Trinitaires
Pas de clim, mais des sièges, je m'installe. J'essaie de m'immerger dans le travail de Noémie Goudal, de comprendre, déjà, d'apprécier ensuite. Difficile.

6 | Henri Conte
Je suis fascinée par la photographie sérielle, alors forcément, les jambes de passants de Bettina Grossmann, ainsi que ses piétons vus d'en-haut (petit film qui réunit une vingtaine de photographies) me plaisent particulièrement.

7 | Fondation Manuel Rivera-Ortiz
"Dress Code", expo extrêmement dense, scénographie très belle, lieu sublime. Malgré la fatigue et la chaleur (et le manque de climatisation et les trois étages sans ascenseur), je passe plus d'une heure à me balader dans cet endroit féérique. 

8 | Jardin d'été
Je le traverse en découvrant des photographies géantes d'Indiens sioux. Je comprends le projet mais je n'aime pas les images. Je ne leur trouve rien d'artistique (mais qui suis-je pour juger, certes).

9 | Galerie Photosynthèses
Le plus petit lieu, mais une exposition passionnante (dont j'avais déjà entendu parler sur Instagram). Barbara Iweins, photographe belge, passe deux années de sa vie (projet initié durant le confinement il me semble) à recenser et photographier TOUT ce qu'elle possède. COUP DE COEUR pour ce projet dingue, concrétisé dans un livre (dont je prends la référence, trop lourd pour que je l'achète sur place).

11 | Église des Frères Prêcheurs
Elle présente les candidats à un prix "découverte", il s'agit donc de jeunes photographes. Plusieurs projets me touchent, notamment ceux de Rahim Fortune et de Mika Sperling (terrible).

12 | Musée Réattu
Euh... non, ça ne me parle absolument pas (et la climatisation doit être à 15°).

13 | Commanderie Sainte-Luce
J'ai du mal. En revanche la température est agréable et il y a des marches face à une vidéo, je me (re)pose.

14 | Église Saint-Blaise
Cartographies du corps, très belle idée d'exposition, celle d'images de mains de vieilles femmes en Italie, qui lisent, jardinent, préparent des ravioli. C'est simple, c'est beau. Je viens de relire le descriptif proposé par le site (et au début de l'exposition). La dernière phrase est le parfait exemple de la seule chose qui me GAVE dans les Rencontres : le verbiage. "Il s'agit d'un paysage immersif, qui façonne les relations spatiales dans le temps, transformant une approche in situ en une expérience collective." POURQUOI ? 

15 | Couvent Saint-Césaire
Comme souvent, le lieu me laisse de marbre. Trop conceptuel.

16 | Croisière
Un lieu, plusieurs expos, un café, une succursale éphémère de la librairie Actes Sud. Un COUP DE COEUR : Sneg de Klavdij Sluban. Une rétrospective autour d'une thématique : la neige (sneg en slovène). Simple, noir blanc, paisible. J'aime particulièrement cette photographie d'un homme dans un train. Je ne sais pas pourquoi. Et je m'en fiche. J'aime. Je n'ai besoin d'aucune analyse, d'aucune réflexion, d'aucun blabla. J'aime. Point.

17 | Ecole nationale supérieure de la photographie
Une des nombreuses expositions où ce qui prime, c'est "l'idée" ou la réflexion, et non les images en elles-mêmes. L'idée est intéressante (suivre les traces d'une femme, d'Equateur en Italie, disparue dans les années 80 pour s'engager comme révolutionnaire), les photographies et la scénographie moins.

18 | LUMA
Rétrospective James Barnor. COUP DE COEUR. Je découvre ce photographe ghanéen. J'apprécie en particulier le film où James Barnor commente plusieurs photographies, en en expliquant le contexte avec détails.

19 | Mécanique générale
Rétrospective intéressante et nécessaire de l'avant-garde féministe, 1968-1980.

20 | Monoprix
À l'étage, je lis le panneau présentant le premier photographe : Lukas Hoffmann. Tiens, un Suisse (allemand). J'entends parler suisse-allemand. Tiens, des compatriotes. Je commence par ses photographies de rue, de dos et en très gros plan. COUP DE COEUR. Mes compatriotes n'ont pas bougé, je m'approche, je ne peux m'empêcher d'écouter, je comprends que l'une des personnes EST Lukas Hoffmann. Je tends l'oreille, il explique sa manière de travailler dans la rue. J'ADORE. J'hésite à m'adresser à lui en allemand, je prépare mes phrases, et puis finalement pas. J'ai toujours été très nouille dans le rôle de la groupie. 
La suite du lieu est moins enthousiasmante, malgré un joli titre, Chants du ciel.

21 | Ground Control
Un petit tour par la friche à côté de la gare. Ce lieu restera marqué à jamais par l'exposition Un monde qui se noie de Gideon Mendel en 2017 (en présence de l'artiste, par hasard : il prenait des photographies de son exposition). Quant aux expos de cette année, elles ne resteront pas gravées dans ma mémoire.

23 | Le Printemps
Il s'agit d'un très bel hôtel avec grand jardin privatif et piscine, le tout à l'abandon. Je me sens immédiatement très mal à l'aise. Je cherche les différentes photographies présentées dans les différentes pièces, façon chasse au trésor, mais c'est affreusement glauque. Je ressors rapidement, j'arrive suis sur la terrasse où se tient une réunion, je me sens transparente, invisible, ambiance film fantastique. Je me dirige vers le jardin (des arbres, du vert, je devrais respirer enfin), aussi délabré que l'hôtel (raté). J'arrive à la piscine, immense et surtout très profonde (plus de deux mètres). Vide. Des photographies sont collées dans le fond et sur les bords. C'est assez esthétique, je descends, je prends quelques clichés. Je cherche la deuxième expo, censée être dans un deuxième bâtiment à côté de la piscine. J'entre à peine, même ambiance, même malaise, je ressors immédiatement et JE ME CASSE.