15 septembre 2022

dagbok

M Å N D A G   8   A U G U S T I

Vol de 12h20, Je pose les pieds sur le sol suédois un peu avant 15h.

J'attends le bus pour Skeppsholmen en regardant les passants qui passent (tranquillement). Même si le centre-ville n'est pas très charmant, architecturalement, je gazouille d'être LÀ. Enfin.

Je retrouve mon hôtel, chambre à l'étage avec vue (entre les arbres) sur la mer, Södermalm et quelques bateaux de croisière. Je ressors dans la lumière divine de la fin d'après-midi en direction de Kastellholmen.

Le soir, je dîne sur la terrasse de l'hôtel. J'arrose mon repas d'une coupe de champagne pour fêter mes retrouvailles avec le lieu que je préfère au monde, où je me sens le plus "à ma place". Après le repas, je m'installe dans un fauteuil à l'intérieur avec mon ordinateur et je travaille. C'est, étonnamment, un réel moment de plaisir.

T I S D A G   9   A U G U S T I

Je me réveille un peu en catastrophe à 8h (après un premier réveil au lever du soleil à 4h). Petit déj' sur la terrasse, il y a déjà foule (et je n'aime pas ça). J'entends parler français, suisse-allemand, allemand, anglo-américain, suédois (quand même). J'emporte mon ordinateur et je retourne dans le coin salon avec un second café. J'arrête tout à 11h.

Je prends le bus à l'arrêt du Moderna Museet jusqu'à T-centralen (la gare centrale), puis un métro, puis un bus, puis un second bus. L'endroit où je me rends se mérite, dis donc ! Je découvre donc Millesgården Museum, une pépite. Un musée (une expo temporaire de photographie, l'expo permanente gigantesque de sculptures dans une très belle maison), un jardin SPLENDIDE, parsemé de sculptures, un café-restaurant, le tout au bord de l'eau. J'y passe la journée, je visite, je photographie, je dine, je lis.

Pour rentrer, je décide de ne pas prendre les deux bus et de rejoindre la station de métro à pieds. Je trouve un chemin piétonnier qui borde une piste cyclable. Musique dans les oreilles, je marche marche marche en gazouillant. Je reprends le métro jusqu'à T-centralen, puis je décide d'aller à pied jusqu'à Slussen, le long des quais. Je prends alors le bateau qui se rend à Djurgården et qui me dépose à Skeppsholmen, "mon" île. 

Soirée presque copiée/collée sur celle de la veille : je soupe sur la terrasse du restaurant, je rentre lorsque je commence à frissonner et je travaille dans le coin salon.

O N S D A G  1 0   A U G U S T I

Je me réveille suffisamment tôt pour me rendre au petit déjeuner avant la foule. Il fait encore frais, je m'installe donc à l'intérieur. Je mange, puis j'ouvre mon ordinateur et je travaille en sirotant du café et des shots de citron gingembre. Un petit mal de gorge me fait craindre (au mieux) un refroidissement ou (au pire) le Covid. Ce serait quand même ballot de l'attraper ICI.

À 11h, même routine que la veille, je ferme mon ordinateur, je passe à ma chambre et je vais prendre le bus pour T-centralen. Cette fois-ci, je me dirige en métro vers l'ouest, station Universitetet. Je marche encore 1 km jusqu'à Bergianska Trädgården, le jardin botanique. Encore une pépite que je ne connaissais pas. Il est immense, entouré d'eau, magnifiquement fleuri (normal). Les nénuphars géants de la célèbre serre Victoriahuset sont particulièrement impressionnants. Je me balade, je photographie, je ne cesse de découvrir de nouveaux bancs sur lesquels m'asseoir pour lire un peu.

Je rejoins finalement le café de l'orangerie où je dine. Les menus et les étiquettes sont exclusivement en suédois, signe qu'on est bien loin des chemins piétinés par les touristes.

Je quitte ce coin de paradis, à nouveau 1 km jusqu'à la station de métro. Je change à Gamla Stan, direction Nytorget. J'ai un objectif : la confiserie Pärlans (et ses caramels de folie). Les rues sont animées en cette fin d'après-midi, en particulier le parc où se réunissent les Stockholmois, avec ou sans enfant, avec ou sans bouteille de vin ou de bière. Je m'apprête à reprendre le métro. Et puis je me souviens d'une brasserie, proche de la station, qui propose des spécialités suédoises. Je décide d'y souper.

T O R S D A G   1 1   A U G U S T I

La routine du matin est bien installée : je petit déjeune tôt, je travaille, et je quitte mon hôtel en fin de matinée. Bus jusqu'à T-centralen, tram jusqu'à Rosendals Trädgård, chouchou absolu. Je fais un tour à la boutique, Je passe ensuite au café, je commande un gaspacho, puis je vais me promener dans le verger à la recherche d'une place à l'ombre. La denrée est rare mais je finis par en trouver une. Je bouquine, je rêve (de vivre à Stockholm).

En fin d'après-midi, je reprends le tram pour T-centralen et le bus pour Skeppsholmen. Je fais le tour complet de l'île. Je découvre un port de vieux bateaux, avec le quartier d'Östermalm en second plan. C'est splendide. Je soupe à l'hôtel, puis je m'installe au coin salon, et je travaille. Encore. Avec délice. Vraiment.

F R E D A G   1 2   A U G U S T I

Dernier matin. Après le petit déj' et la session "travail" en sirotant un deuxième puis un troisième café, je retourne à ma chambre et je boucle ma valise. Je passe à la réception pour le check-out. Je prends le bus jusqu'au Nationalmuseum. Le prochain bateau part pour Vaxholm à 13h. Je me mets déjà dans la file et je patiente en plein soleil. Lorsque nous pouvons enfin embarquer, je me précipite dans la soute pour y déposer ma valise et je monte 4 à 4 les escaliers jusqu'au pont supérieur extérieur. Je m'installe sur le côté, face à la mer, playlist Skärgård dans les oreilles. Je suis prête. Vogue, petit navire...

Le bateau quitte Stockholm à 13h. Je suis HEU-REUSE de retrouver l'archipel (même si je ressens un petit pincement, mais je sais que je reviendrai, bientôt, encore et encore). Après une heure à gazouiller, j'aperçois le port de Vaxholm, au loin, et mon hôtel.

Je récupère ma clé et je découvre ma chambre au deuxième étage, avec balcon vue sur le port. Je m'installe rapidement et je ressors. Je passe au supermarché pour m'acheter à boire (j'ai eu très chaud sur le bateau).

Je marche, je lis, je flâne, je retourne finalement à l'hôtel et je m'installe sur mon balcon avec mon ordinateur. Le voisin de la chambre de droite sort à son tour. C'est un vieux monsieur, charmant, qui entame immédiatement la conversation, d'abord en suédois (je progresse en compréhension écrite mais à l'oral, ce n'est pas possible, je reconnais quelques mots à peine), finalement en anglais. Il m'annonce fièrement que ce soir, avec sa femme, ils fêtent leurs 50 ans de mariage. Il est très ému lorsqu'il me le dit, c'est touchant. Il me raconte un peu sa vie, il était capitaine de bateau. Il me parle de la beauté de l'archipel. Il m'explique le sens des trois coups de corne des bateaux lorsqu'ils quittent le port (= je recule), il m'explique pourquoi soudain un bateau a lancé un coup de corne insistant (pour réprimander un bateau qui allait lui couper la route).

À 18h30, je descends au restaurant. On m'installe au bord de la fenêtre. Je commande une coupe de champagne (pour fêter mon arrivée). 

Je retourne dans ma chambre, sur mon balcon, malgré la fraicheur. J'AIME tant ce port, les couleurs du jour qui descend, le va-et-vient des bateaux.

L Ö R S D A G   1 3   A U G U S T I

Je dors comme un bébé. Je prends mon petit déj' sans trop connaître la destination du jour. À 9h et des poussières, je choisis de passer la journée à Gällnö, je saute dans le bateau de 9h25, je trouve une place sur le pont extérieur, je suis AUX ANGES. 

Arrivée à Gällnö, je marche jusqu'au café, je m'installe à une table, à l'ombre d'un arbre. Je lis et je regarde le spectacle du ponton. Des estivants s'amarrent quelques minutes pour se réapprovisionner au petit marché, d'autres restent plus longuement pour un café, une bière ou pour diner. À midi, je commande des crevettes fumées avec de l'aïoli, mon plat fétiche ici. Je me RÉ-GA-LE !! 

En début d'après-midi, je m'en vais (la terrasse est bondée, j'ai besoin de calme), je reviens peu à peu vers le port, en faisant quelques photographies. Je trouve une place au bord de l'eau pour lire en attendant l'arrivée du bateau pour Vaxholm. Encore une fois, je réussis à m'asseoir à l'extérieur et je suis BIEN. C'est dingue ce que produisent sur moi ces vagabondages dans l'archipel.

Débarquée à Vaxholm, je retrouve ma chambre. Je sors sur mon balcon pour me nourrir du spectacle fascinant et infini des bateaux qui accostent puis s'en vont.

S Ö N D A G   1 4   A U G U S T I

Petit déjeuner avec vue sur le port. À la table voisine, ça parle suisse-allemand. Je tente de décider du menu de ma journée. Finnhamn ? Ou le Vaxholms Hembygdsgårds Café ? Je tranche, ce sera l'option DEUX. Je retourne dans ma chambre, je m'installe sur mon balcon avec mon ordinateur.

Je quitte ma chambre pour le petit port de plaisance de Norrhamn. Quelques photographies et il est l'heure de rejoindre le café à son ouverture à 11h, afin de dénicher LA bonne table (= au bord de l'eau et à l'ombre). Je relève le défi, je retourne à l'intérieur me commander un café. Je bouquine dans ce coin de paradis. Un seul défaut : il fait CHAUD (moins de 30, pourtant, avec une brise du large bien agréable). À 13h, je retourne à l'intérieur et je commande un toast skagen. Je lis encore un peu et puis je sature. J'adore cet endroit, mais j'ai besoin de bouger.

Je me promène un peu dans le village, je me pose sur un banc à l'ombre dans la rue piétonne, je lis un peu, je regarde passer les passants. Et je finis par retourner à l'hôtel. Il fait CHAUD dans ma chambre plein Sud. Heureusement que les soirées (et les nuits) sont fraiches. Je lis, je sieste, je travaille (un dimanche), d'abord à l'intérieur, ensuite sur le balcon. Jamais je ne me lasserai du spectacle des bateaux sur le port...

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Le programme du jour est donc l'option UNE de la veille : après un petit déj' très matinal et une session lecture sur le balcon, je prends le bateau pour Finnhamn. La différence d'affluence entre la semaine et le weekend est dingue (c'était une erreur de passer quatre nuits à Vaxholm pendant le weekend). Deux heures sur les flots, toujours le même BONHEUR.

Après une balade et quelques photographies, je m'installe à la terrasse de l'auberge de Finnhamn pour diner. Le soleil est légèrement voilé, une chance. Je lis sur la terrasse, je lis à une table devant le "marché" (une supérette microscopique), je lis sur un banc, je lis sur le ponton en attendant le bateau de retour. Pas de lecture sur les flots, malgré les 2h30 de route (une foule de détours par de petites îles), je ne manque pas une seconde du spectacle.

T I S D A G   1 6   A U G U S T I

Je mets le réveil à 7h. Je profite une dernière fois de mon balcon avant de descendre pour le check-out. À 9h30, le bateau quitte le port, mon hôtel s'éloigne.

Après 4h sur les flots, je reconnais d'abord "ma" plage de Västerudden, puis Fläskberget, puis le Seglarhotell... Hej hej Sandhamn.

Je récupère ma valise et je me dirige vers mon hôtel avec une impression intense d'être rentrée "à la maison". Chambre 223, avec balcon (on ne se refuse RIEN). Qu'est-ce que je vais être BIEN...

Six jours et six nuits sur une île confetti de la Baltique, moins de 3 km du Nord au Sud, moins de 2 d'Est en Ouest. C'est la fin de l'été, la fin de la pleine saison, les petits Suédois ont repris le chemin de l'école. Il reste quelques touristes, j'entends parler français, anglais, allemand, suisse-allemand, néerlandais, italien... et suédois bien sûr, mais surtout le weekend. Il reste quelques plaisanciers, quelques visiteurs d'un jour qui repartent par le dernier bateau. C'est calme, c'est étrange, ce n'est pas désert, dépeuplé, mort comme en avril ou en octobre, mais Sandhamn a perdu ses faux airs de station balnéaire de la Baltique. J'AIME.

Pendant six jours et six nuits, je marche dans le port, dans le village, dans la pinède, je prends des photographies, maisons de bois, fenêtres, portes, jardins, rives, et puis le port, toujours le port. Je lis sur mon balcon, sur les terrasses de l'hôtel, du café, de l'auberge, sur tous les bancs que je croise durant mes balades. Je travaille, énormément, avec bonheur et sérénité, sur mon balcon, dans la salle de petit déjeuner, mais surtout à l'une des tables devant l'hôtel, face au port de plaisance. C'est DIVIN.

Ma vie est rythmée d'abord par les repas : petit déj' à l'hôtel, diner sur le pouce au café Ankaret en début d'après-midi, souper sur la terrasse de l'auberge de Sandhamn. Je suis également le rythme du soleil. Je m'éveille avec le jour qui se lève (vers 5h), même si je lézarde sous la couette. Je me couche lorsque le rose du ciel a totalement disparu, vers 21h30 ou 22h. Mon organisme se prépare définitivement à la rentrée.

Et puis arrive le dernier matin, le dernier réveil, le dernier petit déjeuner à 7h. Check-out et je tire ma valise jusqu'au port, bateau de 8h05. Le temps est magnifique, le port puis l'archipel resplendissent et m'arrachent quelques larmes.

Je descends à Stavsnäs. Un bus pour Slussen. Un métro jusqu'à T-Centralen. Je dépose ma valise en consigne, j'ai deux petites heures devant moi. Train jusqu'à Arlanda, vol jusqu'à Genève.

F I N   de la dernière escapade estivale.